Boulangerie-Patisserie
↪ 50, rue Léon Strady - Crespin
☎ 03.27.45.43.18

Article sur la Boulangerie du Bulletin Municipal de septembre 2020

A la découverte de nos commerçants et artisans locaux

La Boulangerie Andry
 

Dernière boulangerie artisanale sur le territoire de notre commune, nous sommes allés à la rencontre de Monsieur et Madame Andry, dans leur boutique de la rue Léon Strady...
 

Crespin Infos : Bonjour Monsieur et Madame Andry, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Bernard Andry : Je suis originaire de Crespin. Je suis artisan boulanger et j’ai 54 ans. J’ai repris la boulangerie en 1998. Je suis la quatrième génération qui la dirige. La boulangerie a été créée vers 1890, par mon arrière-grand-père Adolphe, né en 1867. La boutique est ensuite passée à son fils (mon grand-père), prénommé également Adolphe, qui l'a cédée à son fils (mon père), Paul, qui me l’a transmise à son tour.

Marie Laure Andry : Je suis la femme du Boulanger. Je suis native de Toulon dans le Var et ça fait 14 ans que je suis arrivée à Crespin avec ma fille, Manon.

Crespin infos : La boulangerie est une belle affaire de famille qui doit rappeler de nombreux souvenirs aux crespinois. Avez-vous une anecdote sur cette longue histoire ?

 

Bernard Andry : La boulangerie ne date pas d’hier et a une véritable histoire, c’est le plus vieux commerce encore existant. Voici une anecdote qui s’est déroulée sous l’occupation :
quand Léon Strady fut arrêté le 19 août 1941 - puis transféré à la citadelle de Huy en Belgique - le boucher, la boulangerie Andry et les habitants de la rue (actuellement appelée Léon Strady) ont préparé des colis qui lui étaient acheminés avec l’aide de ses compagnons de la résistance. Notre boulangerie a toujours été présente aux cotés des crespinois, même dans les heures les plus sombres de notre histoire.


Crespin infos : Madame Andry, depuis ces 14 années dans votre boulangerie vous avez construit une relation de proximité avec les crespinois. Qu’y a-t-il de particulier à être la femme du boulanger ?

 

Marie Laure Andry : J’ai une relation différente avec chacun de mes clients. Mais je ne joue pas un rôle, je suis toujours sincère, naturelle et franche. Nous avons un respect réciproque. Dans la boulangerie nous parlons beaucoup et rions bien aussi. Tout le monde est très agréable.
Etre femme ou fille de Boulanger n’est pas toujours facile car la vie de famille est souvent mise entre parenthèses mais plus qu’un métier c’est une passion. Vous comprendrez mieux quand vous saurez comment s’organise le travail de mon mari au quotidien.

 

Crespin infos : Monsieur Andry, comment se déroulent vos journées et dites-nous ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?

Bernard Andry : Je mets en route le pétrin vers 0h30, ensuite je forme les pains ou les baguettes. Les pains sont mis à pousser entre 3h et 4h, la cuisson commence vers 6h et se termine vers 8h30. Ensuite, je pars en tournée jusque 14h ou 15h, suivant les jours, à la rencontre essentiellement des seniors de notre commune.

Le travail n’est jamais pareil, il faut s’adapter en fonction de la farine, de la température extérieure, de l’humidité, il n’y a pas de process parfait ; il faut chercher le meilleur compromis pour avoir le meilleur résultat.

 

Crespin Infos : Qui sont vos principaux clients ? D'où viennent-ils et quels sont leurs goûts en matière de pain ?

Marie Laure Andry : Nos clients sont des gens de Crespin, Quiévrechain, Saint Aybert et Thivencelle. Mais nous avons aussi des personnes qui viennent de Belgique (Hensies ou Quiévrain). Chacun d’entre eux a des goûts différents en matière de pain ou de cuisson.
Mais je pense que mes clients viennent surtout pour l’authenticité du pain qui est confectionné chaque nuit et à l’ancienne : depuis 4 générations rien n’a changé.

 

Bernard Andry : Je travaille essentiellement avec des produits locaux : la farine nous est livrée par M. Morage (moulin de Sebourg) et le lait pour nos crèmes à gâteaux nous vient de la ferme de M. Dubrulle. Je n’ai pas de chambre de pousse électrique mais nous avons deux chambres de pousse en bois.

 

Crespin infos : La concurrence des grandes surfaces, qui proposent du pain, vous pose-t-elle des difficultés et la crise du COVID a-t-elle permis aux habitants de se rapprocher de leurs commerces de quartier ?
 

Marie Laure Andry : Effectivement les grandes surfaces et autres points chauds sont un grand problème pour les petits commerces artisanaux en général. Mais les personnes qui cherchent de la qualité et une fabrication à l’ancienne restent fidèles aux petits commerces qui ne sont pas plus chers que dans les grandes surfaces et autres points chauds si on compare la qualité et le prix.

Lors du confinement les habitants se sont rapprochés des petits commerces. Il est quand même dommage que certains aient vite oublié que tous ces petits artisans - de toutes catégories - étaient là pour eux dans ce moment difficile.

Nous tenons vraiment à remercier tous nos clients qui restent fidèles à notre boulangerie : grâce à eux, le petit commerce de proximité ne meurt pas.

Situer le commerce...